Ce ne doit tout de même pas être difficile de chanter "Et cum spiritu tuo" et "Amen"...

Après un appel pour fonder un groupe de fidèles chargé d'encourager les paroissiens à participer au chant de la messe, Mgr Chevrot tire les conclusions prometteuses des premières répétitions ... C'est ce qui vaudra plus tard à Saint-François-Xavier d'être l'une des dernières paroisses à avoir conservé à son répertoire la totalité des dix huit messes grégoriennes.

La Schola grégorienne de la paroisse.

Ce sera donc un grand événement dans notre vie paroissiale. Si j'en juge d'après les répétitions auxquelles j'ai pu me rendre, ce sera aussi un véritable enchantement. Jamais je n'aurais pu supposer qu'en si peu de temps, M. Le Guennant, l'éminent directeur de l'institut Grégorien, aurait obtenu de nos scholistes une exécution aussi parfaite du plain-chant. Voilà qui nous promet de belles grand'messes dans un proche avenir. Pour commencer, la Schola participera au chant de la Messe deux fois par mois. Nous verrons par la suite. Mais, attention ! Nous répétons ce que nous avons précédemment écrit. La Schola ne doit pas être une "seconde maîtrise" alternant avec celle qui se tient à la tribune. Elle est le noyau qui amènera, à plus ou moins longue échéance, tous les fidèles à prendre part aux offices de notre église. La joie que j'éprouverai à entendre les fidèles partager avec la maîtrise le chant du Kyrie et de l'Agnus, ne peut être que le prélude de celle qui m'émouvra jusqu'aux larmes, lorsque toute l'assemblée répondra au salut du célébrant : "Et cum spiritu tuo", et chantera l'Amen qui conclut les oraisons.

Ce jour-là seulement, nous aurons des offices "publics". Ce ne doit tout de même pas être difficile de chanter Et cum spiritu tuo et Amen... Alors, pourquoi ce silence effrayant des fidèles ? ... Parce qu’on n’ose pas, parce que le voisin ne chante pas. Eh bien ! voici venir les premiers voisins qui oseront, qui chanteront sans respect humain, tout bonnement, comme de bons chrétiens qui prient avec l'Église. La Schola a pour mission d'entraîner toute l'assistance à chanter. Quand tous oseront enchanter Et cum spiritu tuo et Amen, ils ne seront plus longs avant de répondre au Magnificat, puis, ils se risqueront à chanter le Sanctus. Nous n'en sommes pas encore là. Nous arrivons à la première étape, qui n'est qu'une étape, je le redis.

Pour progresser, il faut que nos très chers fidèles de la grand'messe, lorsqu'ils auront eu, le 14 février, la preuve manifeste qu'il n'est pas impossible de chanter l'ordinaire de la Messe, n'hésitent pas à se joindre aux courageux pionniers qui auront tracé la route. Il faut qu'à la répétition du mercredi suivant l'effectif de la Schola ait doublé. Notre jeune Schola doit faire boule de neige, tache d’huile. Autour d'elle, tous viendront se regrouper peu à peu. Et tous les fidèles de Saint-François-Xavier pourront, enfin ! comme le demande Saint-Paul, "d'un même cœur et d'une même bouche", glorifier Dieu, le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Mgr Chevrot, bulletin paroissial Janvier-février 1937.

Ce ne doit tout de même pas être difficile de chanter "Et cum spiritu tuo" et "Amen"...
Ce ne doit tout de même pas être difficile de chanter "Et cum spiritu tuo" et "Amen"...
Ce ne doit tout de même pas être difficile de chanter "Et cum spiritu tuo" et "Amen"...
Monseigneur Chevrot
Monseigneur Chevrot

Monseigneur Chevrot

Ce ne doit tout de même pas être difficile de chanter "Et cum spiritu tuo" et "Amen"...
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