Aux saules des alentours nous avions pendu nos harpes ... (Ps 136)

A la fin du XIXe siècle et pendant la première moitié du XXe siècle, la harpe occupait une place de choix dans la musique d'église en France.

Nombreuses sont les œuvres vocales accompagnées essentiellement de la harpe et de l'orgue (ou de l'harmonium). Ce mélange très heureux est-il né de l'association piano-orgue ou piano-harmonium pratiquée dans les salons, comme par exemple dans la Petite messe solennelle de Rossini ? peut-être mais pas seulement. Il serait réducteur de considérer la harpe comme un « substitut de piano ». Certes, elle se transporte plus facilement … Mais non, assurément, les sonorités bien spécifiques de la harpe dans l’acoustique d’une église, aux cotés du son continu de l'orgue, ajoutent couleur mystique qui « nous transporte au ciel » ! Citons en premier lieu l’In paradisum du Requiem de Fauré mais aussi la Messe solennelle à trois voix de César Franck dont est issu le célèbre Panis angelicus et, peut-être moins connues, le Tantum ergo en la majeur de Fauré, l’O Filii de Théodore Dubois, les cantiques et les motets de Gounod … la liste serait très longue.

Certaines églises possédaient une harpe qui demeurait sur la tribune. On dit aussi que la grande harpiste Lily Laskine parcourait tout Paris avec sa harpe pour assurer les offices dans les églises et dans les synagogues. C’était un métier à part entière, presque au même titre que les organistes ou les chantres.

Mais la harpe dans la liturgie ne se limite pas à des caractéristiques esthétiques.

La bible fait constamment référence à la harpe comme moyen d'expression de la louange divine. Ci-dessous deux extraits de psaumes parmi tant d'autres qui mettent en valeur le lien naturel entre la harpe et la louange divine.

Rien d'étonnant donc à ce qu'un Emile Boussagol (1854-1917), harpiste renommé à l'opéra de 1874 à 1897, ait occupé parallèlement le poste maître de chapelle à Saint François Xavier de 1890 à 1898, après avoir été maître de chapelle à Notre Dame de Bonne Nouvelle.)

Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ;
aux saules des alentours nous avions pendu nos harpes.
C'est là que nos vainqueurs nous demandèrent des chansons, et nos bourreaux, des airs joyeux : «Chantez-nous, disaient-ils, quelque chant de Sion.»
04 Comment chanterions-nous un chant du Seigneur + sur une terre étrangère ?

Psaume 136

Louez-le en sonnant du cor, louez-le sur la harpe et la cithare.

Psaume 150

Aux saules des alentours nous avions pendu nos harpes ... (Ps 136)
Aux saules des alentours nous avions pendu nos harpes ... (Ps 136)
Aux saules des alentours nous avions pendu nos harpes ... (Ps 136)
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