26 Septembre 2016
Dans le bulletin paroissial de novembre 1917, après une fin de XIXe siècle "peu glorieuse" pour la musique sacrée, un début du XXe tourmenté par la séparation de l'Eglise et de l'Etat et pendant la guerre 1914-1918, quelques années après le Motu Proprio de saint Pie X, la paroisse Saint-François-Xavier fait figure d’exemple et de précurseur pour le retour au "bon goût liturgique". Dans un esprit d'humilité et de service, la communeauté paroissiale s'attache à fonder ses choix sur la l'héritage culturel transmis par l'Eglise au fil des siècles et sur la pureté du langage musical. Elle accorde une haute importance au développement de sa maîtrise. Pour ce faire, elle consulte des grands noms de la musique sacrée et organise des conférences pour progresser dans ses objectifs.
Rapportée par l'organiste de chœur Emmanuel Berlhe, cette intervention nous offre un exposé de l’histoire des maîtrises en France (notamment à la Cathédrale de Chartres), de savoureux détails sur la vie musicale de la paroisse en 1917 et un beau plaidoyer sur les maîtrises.
Suivant le désir de M. le Curé, que nous tenons à remercier de la confiance qu'il nous témoigne et de sa paternelle sollicitude pour les chers enfants de notre Œuvre, nous publions aujourd'hui, répondant ainsi à la demande de nombreux paroissiens qui n'ont pas pu assister à la séance offerte ce 31 mai 1917 aux "Amis de la Maîtrise", la très délicate allocution prononcée à cette occasion, par M. le chanoine Clerval, ancien supérieur de la maîtrise de Notre-Dame-de-Chartres.
Emmanuel Berlhe.
Monsieur le Curé,
Mesdames,
Messieurs,
Nous sommes réunis dans cette "Schola Cantorum" pour entendre et goûter une gracieuse école de chant liturgique, la célèbre Maîtrise de Saint-François-Xavier, et pour manifester d'une façon bienveillante et généreuse notre admiration pour son passé, nos sympathies pour son présent, nos espérances pour son avenir.
Je remercie d'abord Monsieur le Curé, d'avoir assez compté sur mon attachement à cette maîtrise, qui lui est particulièrement chère comme elle le fut à son vénérable prédécesseur, pour me faire l'honneur de m'inviter à prendre la parole en sa faveur, devant un auditoire si distingué.
Le bon Monsieur Berlhe, le maître de chapelle et le directeur si enthousiaste et si infatigable de ces petits virtuoses de Saint-François-Xavier, qui m'a transmis cette aimable invitation, m'est témoin que pas un instant je n'ai hésité, malgré mes occupations, à accepter cet honneur et cette charge.
Il m'a rappelé d'ailleurs en termes si flatteurs les liens qui depuis longtemps déjà unissent mon esprit et mon cœur à l'Œuvre des Maîtrises, que je n'aurais pas eu le droit de lui opposer la moindre résistance.
Non pas malheureusement, je dois l'avouer, que je sois personnellement, comme lui, un artiste en musique sacrée. Du moins, j'ai toujours aimé l'entendre ; j'ai toujours vécu parmi des Maîtrisiens et parmi ceux des temps passés dont j'ai retracé l'histoire, et parmi ceux de notre temps dont par la grâce de Dieu et de Notre-Dame j'ai fait longtemps partie.
Je suis en effet très reconnaissant d'une maîtrise voisine, qui a bien aussi sa petite renommée, je veux dire la Maîtrise de Notre-Dame de Chartres. C'est dans son antique sanctuaire de la Sainte-Vierge, où trônent deux Madones vénérées, Notre-Dame de Sous-Terre et Notre-Dame du Pilier, où tous les arts du Moyen Âge se sont donné rendez-vous pour les honorer, où les peuples et les rois ont uni leurs prières durant des siècles, où les miracles ont foisonné, jaillis comme de nos temps à Lourdes. C'est dans cette grandiose basilique que le Converti du chant grégorien, José Karl Huysmans, appelait "l'inégalable" Cathédrale, ou la "Cathédrale" par excellence, que j'ai passé les plus belles années de mon enfance et de ma vie. C'est là qu'au milieu des harmonies sacrées, et des cérémonies liturgiques, j'ai monté de degré en degré, petit Maîtrisien, clerc de Notre-Dame, jusqu'au sacerdoce : c'est là que je suis revenu comme supérieur, pendant vingt années, les meilleures de mon existence.
Nous étions toujours 72, comme les disciples de Notre Seigneur, tous occupés au service de la paroisse et du Chapitre, mais une forte moitié plus exclusivement appliquée au plain-chant, à la musique, à l'orgue. Durant les loisirs que nous laissaient les offices et les exercices de répétition, nous faisions nos études secondaires de français, de latin et de grec, préparatoires aux Séminaires. Quelle jeunesse plus poétique que la nôtre, s'écoulant dans cette merveilleuse basilique dont nous étions les hôtes, aux pieds de nos Madones souriantes, toute partagée entre le travail et la prière liturgique, bercée, pourrais-je dire, aux chants de David, de Virgile, d'Homère et de Racine !
Là, nous avions eu de glorieux précurseurs. C'était le cardinal Pie, ce père de l'Église du XIXe siècle, l'intime ami de don Guéranger, abbé de Solesmes. Lorsqu'il était vicaire de la cathédrale, puis vicaire général de Mgr. Clausel de Montais, celui-ci venait à Chartres l'entretenir de ses projets de réforme liturgique. On sait qu'évêque de Poitiers, il fut aussi l'ami de ce profond mystique et délicat musicien que fut Mgr Gay, et par l'intermédiaire de celui-ci, de notre illustre Gounod. On sait encore qu'après avoir été le théologien favori de Pie IX, Mgr Pie fut, même après sa mort, l’inspirateur de Pie X. Ce grand restaurateur, après Saint-Grégoire, du chant de l'Église, ne répétait-il pas aux élèves du Séminaire français et ne nous disait-il pas à nous-mêmes, il y a quatre ans, qu'il avait appris notre langue dans les Œuvres du Cardinal Pie, qu'il les lisait assidûment qu’il s'en servait dans la composition de ses encycliques ?
Plus près de nous, avait passé plusieurs années dans le sanctuaire de Notre-Dame de Chartres, Mgr Foucault, évêque de Saint-Dié. Ce devait être un grand ami de Dom Pothier, son diocésain, et fervent propagateur du chant grégorien et de la musique palestinienne.
Enfin nous eûmes l'honneur d'avoir pour condisciple à la maîtrise de Chartres, Mgr Tissier, évêque de Châlons. Non content d'y chanter dans sa jeunesse, il y revint donner des leçons de plain-chant. Depuis, le clerc de Notre-Dame a monté plus haut. Il y a 15 jours, il est monté dans la chaire de Notre-Dame de Paris pour y chanter la magnifique épopée de Jeanne d'Arc, et aujourd'hui encore, dans cette même chaire, il redit les accents lyriques du "Souvenir Français."
L'une de mes joies à moi-même, pendant que j'étais supérieur de la maîtrise de Chartres, a été de recevoir la visite de Dom Mocquereau, lorsque, en souvenir de Dom Guéranger et de Mgr. Pie, il vint consacrer à Notre-Dame sa paléographie musicale, et déposa le premier volume de cette œuvre splendide dans le trésor, près de la Sainte-Tunique. Je me donnai une autre joie en ma qualité de professeur d'histoire : ce fut de fouiller les vieilles archives de la Maîtrise de Chartres pour en retracer la vie séculaire, car elle remonte au VIe siècle, et d'apprendre ainsi à mieux connaître le rôle qu'ont joué les Maîtrises près des Grandes Églises.
En scrutant ses archives et en compulsant les histoires déjà publiées des Maîtrises de Notre-Dame de Paris, de la Sainte-Chapelle, de Saint-Jean de Lyon, des Cathédrales de Rouen, Bourges, Orléans, Dijon, etc., j'ai constaté que dans toute notre France, ces établissements étaient aussi anciens que les églises cathédrales et monastiques. Ils naquirent avec celles du IVe au VIe siècle, grandirent avec elles au Moyen-Âge, et suivant leur sort jusqu'au bout, tombèrent avec elles dans le cataclysme aussi antiartistique qu'antireligieux de la Révolution française. Combien d'institutions plus puissantes n'ont pas fait preuve d'une aussi robuste résistance à travers les vicissitudes des siècles ? Choyées par les évêques, les chanoines, les peuples, les Maîtrises ont été étroitement unies à la vie de l'Église et ont participé à son immortalité. Tous les cœurs, en effet, vibraient au son des voix argentines et pure de ces enfants du sanctuaire, auxquels on donnait comme patrons les petits Saints-Innocents, comme précurseurs, les enfants de Judée que Jésus bénissait ou ceux qui chantaient l'Hosanna filio David, le jour des Rameaux. Pas de grande fête sans leur concours musical. À Noël, à Pâques, dans les Saluts, aux passages des rois et des grands, dans les joies ou les afflictions nationales, aux obsèques, on voulait sans cesse les entendre. Ils étaient à l'Église, le charme des yeux et l'enchantement des oreilles. Le bailli de Rouen, malade, les faisait même venir dans sa chambre pour être doucement réconforté par leurs mélodies. On racontait, dans plusieurs cathédrales, des miracles opérés en faveur de ces virtuoses par la Sainte-Vierge, et la légende de l'enfant de chœur tombé dans le puits d'une crypte lors d'une procession, rendu à sa mère éplorée par la Mère du Ciel, était très en vogue dans les vieux âges de foi.
Beaucoup d'entre eux devenaient de grands artistes. Boiëldieu se forma dans la maîtrise de Rouen et la plupart des musiciens célèbres de la France et de l'étranger reçurent leur initiation artistique dans nos Maîtrises, et celle de leur pays.
II
De bonne heure, toutes ces écoles de chant sacré, que l'on appelait aussi du joli nom de "psallettes" se modelèrent sur la fameuse Maîtrise de Rome, sur cette "Schola Cantorum" que Saint-Grégoire-le-Grand, malgré sa faible santé, malgré ses soucis temporels et spirituels, tenait à diriger lui-même. Ce grand pape, qui commença la conversion des Anglo-Saxons et des Lombards, qui traitait avec les empereurs et les patriarches de Constantinople comme avec les évêques et les reines de France, qui étendait son regard sur l'Afrique, la Sicile, et les pays les plus éloignés, ne dédaignait pas, comme Pie X, de réformer le chant de l'Église et de surveiller lui-même son exécution par les jeunes romains qui l'entouraient. Ses successeurs, gardiens des traditions qu'il avait laissées, eurent à cœur, à plusieurs reprises, sous Pépin, sous Charlemagne, entre autres, d'envoyer à nos Maîtrises de Saint-Denis, de Rouen, de Metz, de Soissons, des maîtres formés sous leurs yeux, ou de recevoir près d'eux pour les retremper aux sources pures du plain-chant romain ce que nos évêques ou nos princes leur adressaient dans ce but.
De nos jours, nous avons revu ces mouvements d'autrefois, c'est-à-dire ces reconnaissances, sur l'impulsion de Rome, du vieux chant liturgique de l'Église. Et c'est une des gloires de la Maîtrise de Saint-François-Xavier, non seulement de les avoir pleinement adoptés, mais encore de les avoir pour ainsi dire préparés et inaugurés. C'est à Saint-François-Xavier que, même avant le Motu Proprio de Pie X et la campagne en faveur du chant grégorien et de la musique palestinienne, l'on vit M. l'abbé Perruchot, le fondateur éminent et universellement connu de notre Maîtrise, en donner des exécutions parfaites, les révéler à beaucoup d'artistes profanes et les faire goûter des autres maîtres de chapelle les plus modernes et les plus hésitants.
Pendant que M. l'abbé Chérion, de douce et mélodieuse mémoire, donnait, à la Madeleine, ses admirable Messes, "bleues", comme il les appelait lui-même, que M. Bordes se constituait l'apôtre laïc et enthousiaste de cette vieille musique d'église, que Dom Pothier et les Bénédictins de Solesmes en recherchaient les textes et les interprétations authentiques, déjà les fidèles de Saint-François-Xavier en goûtaient les beautés ressuscitées. L'on venait de loin chez vous, entendre les faux-bourdons, les motets, les morceaux liturgiques, si bien rendus par les voix pures et fortes des enfants bien préparés. J'y vins, moi-même, il y a déjà longtemps, et j'y envoyai les maîtres de chapelle de la Cathédrale de Chartres. Comme ce philosophe de la Grèce qui démontrait le mouvement en marchant, à Saint-François-Xavier, M. l'abbé Perruchot prouvait la possibilité et la valeur du chant liturgique et de la musique sacrée en faisant éclater leurs beautés propres sous les voûtes de votre église.
Ses successeurs ont continué et continuent encore son œuvre. Nous avons encore dans les oreilles les belles auditions religieuses que préparait et dirigeait si habilement le modeste et délicat artiste qu'était M. Drees, récemment ravi à l'art et à la religion par une mort trop rapide. Comme les mystiques voix des Bénédictines de la rue Monsieur, les voix enfantines de Saint-François-Xavier donnaient, non seulement aux gourmets et aux raffinés mais aux foules pieuses et simples, un concert spirituel où l'art lui-même se transformait naturellement en prière. "Je veux que mon peuple prie sur de la beauté", avait dit Pie X. Ce désir était bien réalisé dans votre paroisse.
Il l'est encore aujourd'hui; il le sera demain. C'est la volonté bien arrêtée, j'en suis sûr, de M. le Curé et de M. le Maître de Chapelle. C'est aussi le désir des fidèles et des amis de l'art chrétien. Loin de décroître, la Maîtrise de Saint-François restera digne de son passé et grandira dans l'avenir.
Pour le moment, malgré les difficultés nées de la guerre, il faut la maintenir et ... tenir. Ces enfants, qui passent de leurs classes aux répétitions, aux offices, immédiatement, sans arrêt, malgré leur âge ami du jeu, ont besoin d'être encouragés. Leurs efforts et leurs services méritent une récompense. Il est juste de leur ménager, au moins pendant les vacances, l'air pur et sain de la campagne et des bois. Ne mène-t-on pas à grands frais les enfants des écoles communales, auxquels n'incombe pas leur surcroît de travail, sur les bords de la mer ou sur les cimes des montagnes ? Il m'a été dit que plusieurs personnes se rendaient bien compte de cette nécessité et se faisaient un devoir de ménager à vos enfants de chœur le repos qu'ils avaient bien gagné.
Il faudrait encore instituer en leur faveur d’autres avantages, s'ils ne les ont déjà. Par exemple, ne serait-il pas bon de créer une petite caisse, un fonds de réserve, où l'on pourrait puiser de temps en temps pour secourir, selon les circonstances, ceux d'entre eux qui seraient momentanément besogneux, ou pour rappeler auprès du maître de chapelle les anciens, qui déjà formés au chant pourraient lui apporter un utile concours ? Je crois d'ailleurs qu'une société d'anciens élèves et d'amis de la Maîtrise est déjà fondée.
Les anciennes Maîtrises, non seulement donnaient un petit pécule aux enfants qui les avaient servies plusieurs années, mais encore s'efforçaient de leur aménager des situations conformes à leurs aptitudes, à leurs goûts, à leur vocation. Beaucoup d'entre elles ou plutôt les chapitres qui les soutenaient, avaient obtenu pour eux des bourses d'études aux collèges de la capitale ou de leurs villes mêmes. Comme il serait beau de pouvoir en faire autant de nos jours pour nos enfants de chœur qui passent leur jeunesse dans nos sanctuaires, et d'en faire entrer chaque année quelques-uns au séminaire !... Je vais plus loin :
L'idéal que nous avions le bonheur de pouvoir réaliser à Chartres, serait de faire pour eux, puisqu'ils remplissent les fonctions des lévites, de véritables écoles cléricales distinctes, préparatoires, pour un certain nombre, au sacerdoce. Combien ces écoles, tout en facilitant la bonne exécution du chant et des cérémonies, seraient utiles au recrutement du sacerdoce, surtout après cette guerre qui l'aura tant décimé !...
Mais ce sont là de trop beaux rêves pour que, dans l'obscurité des temps actuels, nous puissions nous y arrêter, bien qu'ils soient dignes d'une si belle paroisse.
Excusez-moi de les avoir conçus, et imputez ma hardiesse à la grande estime que je professe pour votre Maîtrise, à laquelle je souhaite des destinées égales et même supérieures à celles qu'elle a déjà remplies. Imputez aussi ma témérité et du même coup veuillez me la pardonner, à la non moins grande estime que m'inspire la piété si renommée de la paroisse St.-François-Xavier, dont la Maîtrise a été et doit demeurer l'une des plus pures gloires.
Clerval, chanoine honoraire,
ancien Supérieur de la Maîtrise de Chartres,
Professeur d'Histoire ecclésiastique
à l'Institut Catholique de Paris.
N. B.
Rappelons que la Société des Amis de la Maîtrise, fondée en mai 1913, en la Salle Paroissiale de N.-D.-du-Bon-Conseil, sous la présidence de M. le Chanoine Gréa, avec la toujours si bienveillante collaboration du maître Vincent d'Indy, et sous la ferme et heureuse direction de notre cher M. Drees, a pour but d'assurer à nos enfants des vacances instructives et réconfortantes, et d'aider et d'encourager la persévérance de nos anciens, qui constituent pour notre chœur un précieux appoint.
Les personnes soucieuses de l'avenir de notre Œuvre, en même temps qu'une digne formation de nos chers petits, peuvent nous aider (ainsi que nous le disait notre éminent conférencier du 31 mai) soit par leur offrande, si modeste soit-elle, soit en contribuant au soulagement de telle famille nécessiteuse ou momentanément gênée par la guerre, soit par leur collaboration ou leur propagande en faveur de notre recrutement annuel.
Nous pourrions même citer tels parents foncièrement chrétiens qui se sont fait un honneur et un devoir de nous envoyer depuis plusieurs années leurs enfants soit comme enfants de chœur soit comme Maîtrisiens. Les familles désireuses de contribuer ainsi à la gloire de Dieu, qui ne saurait manquer de les combler de ses grâces, peuvent, dès l'âge le plus tendre, envoyer leurs chers petits à la petite Maîtrise préparatoire. S'adresser à cet effet, à l'École paroissiale, 49, avenue Duquesne, à 11 h. 1/4 à l'issue des classes.
E. B.
Les offrandes ou adhésions, comme simple collaborateur ou ami, comme Souscripteur, voire même, comme membre honoraire ou bienfaiteur, peuvent être adressées, soit chez M. Emm. Berlhe, 68, rue de Babylone — le jeudi de 1 h. à 3 h. — soit chez Mlle Diamanti, 48, boulevard des Invalides, soit chez M. Guy de Lioncourt, secrétaire-trésorier, 20, rue Vaneau.
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http://www.evsfx.fr/2014/04/deces-de-pierre-drees-fevrier-1917.html